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L’Espace Numérique  de Santé : tout le monde est concerné !

02 - 02 - 2022

Après le flop du DMP, et avec plus d’un mois de retard, l’Espace Numérique de  Santé va être proposé à tous les assurés sociaux.
Mon Espace Santé MES, est un carnet de santé  numérique activé par défaut pour tous y compris les enfants.

Comment ça marche ?

Comme les 65 millions d’affiliés à l’Assurance Maladie, d’ici au 28 mars, vous allez recevoir un courrier, un mail ou un SMS vous enjoignant d’activer votre Espace Santé.
Vous disposerez d’un délai de six semaines pour vous opposer à sa création, en ligne sur Mon Espace Santé ou par téléphone au 34 22. Au-delà de cette période, sans action de votre part, votre Espace Santé sera automatiquement créé. Vous pourrez encore le clôturer mais ses données resteront archivées pendant 10 ans par l’Assurance Maladie.
En pratique :
Il n’y a pas de démarche spécifique à faire. Il vous suffit d’aller sur le site Mon Espace Santé et de cliquer sur l’onglet Activer Mon espace santé. Rentrez ensuite le code provisoire reçu par courrier ou e-mail et renseignez le numéro de série de votre carte vitale ainsi que votre numéro de sécurité sociale. (Le format du numéro de série de votre carte vitale est différent selon qu’elle comporte ou non une photo).
L’activation se fait en 5 minutes.
Si vous n’avez pas votre code, si vous l’avez perdu ou que vous avez envie de découvrir votre carnet numérique avant de recevoir votre code, vous pouvez activer votre espace en cliquant sur le lien « générer un nouveau code provisoire ».
Pour l’instant, seuls le dossier médical (version améliorée du DMP) et la messagerie sécurisée permettant aux professionnels de santé de communiquer avec leurs patients seront fonctionnels.
L’agenda santé et le catalogue d’applications devraient être activés avant la fin de l’année.
MES est accessible uniquement depuis un accès Web ; l’application depuis un smartphone ou une tablette n’est pas encore disponible.

Qu’est-ce que ça change ?

Pour le patient, MES va permettre de :

  • faciliter le suivi de sa santé 

  • retrouver des documents médicaux à l’endroit dédié

  • partager ses informations de santé avec les professionnels de santé de son choix

  • gérer la santé de ses enfants

Le patient pourra commencer à renseigner lui-même son carnet.
Dans la rubrique "Profil Médical", il pourra entrer ses antécédents, ses traitements en cours, ses hospitalisations, ses allergies vaccinations, et autres paramètres (comme le poids, taille…). Une synthèse pourra être téléchargée au format pdf et consultée par le professionnel de santé si le patient donne son accord.

Le patient souffrant de maladie chronique par exemple, dont le dossier médical peut remplir des centaines de pages, y trouvera certainement son compte.

Et pour le professionnel de santé ?

MES sera-t-il synonyme de travail supplémentaire ?
Cet espace doit être compatible avec les logiciels métier. Cela sera long et compliqué aussi pour nous, chirurgiens-dentistes, de saisir les données  dans le dossier patient, qui plus est, si elles n’apparaissent pas automatiquement dans ce nouveau DMP.
Qui s’occupera des patients âgés, ou en situation de handicap ou dont la situation géographique ne leur permettra pas d’utiliser l’espace santé ? 
Hormis ces réserves, l’accès au dossier médical si le patient donne son accord permettra  aux professionnels de santé d’accéder à son historique, à l’équipe médicale, en cas d’hospitalisation urgente par exemple de gagner un temps précieux.

Qu’en est-il de la protection des données médicales ?

Les données sont sécurisées, protégées par l’assurance maladie et hébergées en France. 
Est-ce suffisant ? Comment cela va évoluer  avec l’ouverture de l’agenda santé et les autres applications ? Un arrêté est attendu au JO pour définir les critères de référencement dans ce catalogue d’applications.

Et demain ?

MES, une nouvelle coquille vide ?
Une contrainte supplémentaire pour le professionnel de santé ou un futur outil indispensable à l’ère du numérique ? Comment notre profession va s’en emparer ?
L’utilisation facile et régulière de l’Espace Numérique de Santé à la fois par le chirurgien-dentiste et le patient, son évolution technique, l’intégration des nouvelles fonctionnalités et applications sont des incontournables pour que la mayonnaise prenne.

par Muriel WAGNER
Chirurgien-dentiste à Paris
Vice-présidente de l'Union Dentaire

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