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Scandale des "Low Cost" : Les responsables et les vrais coupables

04 - 01 - 2016

Par Philippe Denoyelle, Président de l'UJCD-Union Dentaire.

La qualité et la sécurité sanitaires ont un coût.

Les besoins liés à l’équilibre financier d’un cabinet dentaire sont connus de tous et pour une large part incompressibles !

Qui est coupable, et de quoi ? C’est à la Justice, et à elle seule, qu’il appartiendra de se prononcer sur ce point. Mais il en va autrement des responsabilités, tant celles-ci frisent la caricature. Qu’il s’agisse des pouvoirs publics, qui ont laissé faire alors qu’ils étaient parfaitement informés, qu’il s’agisse des mercantis désireux de ratisser au plus large avant de fermer boutique ou qu’il s’agisse des praticiens qui ont choisi de ne respecter aucun de leurs engagements déontologiques, les responsabilités sont éclatantes.

Il faut le dire sans langue de bois : En assistant sans intervenir au « dentiste bashing », voire en le favorisant par des propos inconséquents, les pouvoirs publics ont contribué depuis longtemps à faire de notre profession un bouc émissaire commode. Les médias, loin de chercher à s’informer sur les réalités – le désengagement constant de l’assurance maladie, la sous-valorisation dramatique des honoraires de soins – , ont préféré s’en tenir au rôle plus confortable d’accusateurs à l’encontre d’une profession qu’ils n’ont jamais cherché à connaître.

Ajoutons à ce tableau une duplicité supplémentaire : Le rapport à l’argent. Que les cabinets dentaires aient, comme toute activité professionnelle, la nécessité de dégager les moyens de leur pérennité, cela semble être un tabou absolu. En revanche, la recherche du « meilleur prix » est parée de toutes les vertus lorsqu’elle est entreprise par un patient – ou au nom de celui-ci – à l’encontre des professionnels de santé. Cette logique est celle qui détermine le fonctionnement des réseaux des complémentaires. Elle est reprise par les centres dits « low cost », qui l’utilisent comme un argument commercial. Avec la bénédiction des pouvoirs publics, et malgré l’opposition affirmée des représentants de la profession !

Camouflage des vrais problèmes, discours politique démagogique aussitôt transformé en slogans commerciaux, autorisations d’ouverture délivrées sans vérification ni contrôle, enrôlement de praticiens étrangers peu fiables – ayant parfois eu maille à partir avec la justice de leur pays d’origine – , montages juridiques et financiers fondés sur le mélange des genres, non respect du Code de déontologie : autant de fautes et de manquements qui auraient pu être évités. Un gâchis et un scandale sanitaire auxquels les pouvoirs publics ont maintenant l’obligation de trouver des solutions, après avoir pratiqué trop longtemps la politique de l’autruche.

Cette lamentable affaire a d’ores et déjà fait voler en éclats une illusion souvent utilisée comme argument contre notre profession : celle qu’il est possible d’offrir de la qualité à « prix cassés ». C’est un leurre uniquement destiné à tromper les patients, chacun est bien obligé d’en convenir aujourd’hui. Et cette leçon ne s’applique pas seulement aux centres « low cost », elle concerne aussi les complémentaires dont les réseaux cherchent à capter une clientèle en lui faisant miroiter des « remises » mirifiques sur de soi-disant valeurs de marché.

Tout cela prouve aux régimes obligatoires d’assurance maladie et à quel point une réforme de fond de la valorisation des soins dentaires et de leur prise en charge est à la fois indispensable et urgente. L’Union Dentaire souhaite le rappeler à tous dans la perspective des négociations conventionnelles.

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