Lutte contre les violences chimiques, le rôle des chirurgiens-dentistes

10 - 12 - 2025

Depuis son implication en 2016 dans le groupe de travail avec la MIPROF, l’UD tient la profession informée des avancées en matière de formation des chirurgiens-dentistes dans le repérage et suivi des victimes de violences. 

Les violences chimiques, qu’est-ce que c’est ?

La Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, célébrée le 25 novembre 2025, a mis en lumière la problématique des violences sexuelles liées à la soumission chimique. Le procès des viols de Mazan a révélé l’ampleur du phénomène. 

Cette situation longtemps méconnue et sous-estimée, touche un large éventail de victimes, y compris des femmes, des hommes, des enfants et des personnes âgées, souvent par des proches. Les statistiques révèlent une prévalence alarmante de ces violences, avec des médicaments sédatifs, substances les plus fréquemment utilisées. Selon l’ANSM, l’administration de drogues ou de médicaments pour perpétrer une agression est en hausse depuis 20 ans. 

Le rapport remis au gouvernement en mai 2025 souligne l’importance de la prévention, de la sensibilisation et de l’accompagnement des victimes. La soumission chimique constitue une circonstance aggravante en cas d’agression. La prise de conscience des victimes est souvent entravée par des difficultés mémorielles et des craintes sociales. 

Le rôle des chirurgiens-dentistes 

Les chirurgiens-dentistes peuvent jouer un rôle crucial dans cette lutte.

• En tant que professionnels de santé, ils sont souvent en contact avec des patients qui peuvent présenter des signes de soumission chimique, tels que des troubles de la conscience ou des comportements inhabituels.
• Leur formation peut leur permettre de reconnaître les indices de violences subies et d’orienter les victimes vers des services adaptés, comme le CRAFS (Centre de Référence surles Agressions Facilitées par les Substances) ou d’autres dispositifs d’accompagnement.
• De plus, ils peuvent sensibiliser leurs patients aux risques associés à certaines substances, contribuant ainsi à une meilleure prévention des violences. 

En intégrant cette problématique dans leur pratique, les chirurgiens-dentistes peuvent devenir des acteurs essentiels dans la lutte contre la soumission chimique et pour le soutien des victimes. 

Muriel Wagner, chirurgienne-dentiste à Paris 12^e
Vice-présidente de l'Union Dentaire